Les pronostics sont à interpréter avec prudence.
Il est relativement difficile de donner un pronostic précis en cas de cancer et a fortiori en cas de lymphome. En effet, plusieurs éléments entrent en ligne de compte :
- le type de lymphome ;
- sa malignité :
- faible,
- élevée ;
- le stade du lymphome ;
- s'il s'agit ou non d'une rechute ;
- les complications liées au traitement du lymphome.
Ces chiffres ne constituent donc que des indicateurs et des estimations qui ne doivent pas être pris au pied de la lettre. Ils sont à interpréter avec la plus grande prudence.
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Lymphome : un pronostic plutôt bon
Les lymphomes sont des cancers qui réagissent bien à la chimiothérapie. Pour ce qui est des lymphomes de Hodgkin, on associe chimiothérapie et radiothérapie, excepté en cas de rechute.
Ainsi, les nouveaux traitements tendent globalement à améliorer les pronostics des lymphomes et, pour ce qui est de ce type de lymphomes, en fonction du stade auquel on diagnostique la maladie, de 60 à 95 % des personnes atteintes peuvent espérer une rémission complète.
Traitement lymphome hodgkinien
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Pronostic des lymphomes en fonction de divers facteurs
Pour obtenir une prise en charge efficace, et donc un bon pronostic, il est indispensable de poser un diagnostic précis et tenant compte des caractéristiques du patient (âge, état général, antécédents, etc.).
Le pronostic est présumé mauvais :
- chez les personnes âgées de plus de 60 ans (la dénutrition, fréquente chez les personnes âgées, constitue également un facteur péjoratif) ;
- en cas de lymphome de stade III ou IV ;
- si la tumeur ganglionnaire excède 10 cm ;
- chez les personnes dont le taux sanguin de lacticodéshydrogénase (LDH) est élevé (signe que le cancer est étendu ou qu'il évolue rapidement) ;
- en cas d'augmentation de la bêta-2 microglobuline (B2M) à plus de 3 mg / l ;
- en cas d'atteinte de deux ou de plus de deux sites extra-ganglionnaires (moelle osseuse, foie, ou système nerveux central) ;
- si des symptômes annexes sont retrouvés (fièvre, sueurs nocturnes, amaigrissement, etc.) ;
- en cas de rechute.
À partir de ces facteurs de risque, on peut établir un indice pronostic : l'IPI (pour International Prognostic Index) :
Facteurs pronostic défavorables |
Risque |
Taux de survie à 5 ans |
---|---|---|
Pas plus d'un |
Faible |
70 % |
Deux |
Intermédiaire |
50 % |
Trois |
Élevé |
49 % |
Quatre ou cinq |
Très élevé |
26 % |
La mortalité est plus faible chez les femmes que chez les hommes dans les premières années qui suivent le diagnostic. Elle a en revanche tendance à augmenter avec l’âge.
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Pronostic en fonction du type de lymphome
De façon générale, le pronostic est jugé mauvais pour les LNH agressifs :
- le lymphome T périphérique (30 % de mortalité à 5 ans) ;
- le lymphome du manteau (survie moyenne de 3 à 4 ans) ;
- le lymphome de Burkitt (survie moyenne de 4 à 5 ans) ;
- le lymphome diffus à grandes cellules B.
Pour ce qui est du lymphome diffus à grandes cellules B (qui représente à lui seul 30 % de tous les lymphomes), une étude constate aussi que les patients professionnellement exposés aux pesticides ont un échec de traitement supérieur à celui des patients non exposés. Ceux exposés du fait d’une activité agricole ont un taux d’échec encore plus élevé que les autres.
De façon générale, le pronostic est jugé bon (survie moyenne d'environ 10 ans) pour les LNH indolents (d'évolution lente) :
- le lymphome folliculaire ;
- le lymphome du MALT ;
- le lymphome T cutané ;
- et même le lymphome anaplasique (qui fait pourtant partie des LNH agressifs).
Il existe un index pronostic spécifique pour le lymphome folliculaire en fonction du nombre de facteurs pronostic défavorables : le FLIPI (pour Follicular Lymphoma International Prognostic Index).
Facteurs pronostic défavorables |
Risque |
Taux de survie à 5 ans |
Taux de survie à 10 ans |
---|---|---|---|
Pas plus d'un |
Faible |
90 % |
70 % |
Deux |
Intermédiaire |
78 % |
50 % |
Trois à cinq |
Élevé |
53 % |
30 % |
Taux de survie en cas de lymphome : un pronostic variable
Au niveau mondial, la survie relative à 5 ans, tous stades et tous types de lymphomes confondus, est de 58 % :
- Pour ce qui est des lymphomes hodgkiniens, la mortalité est en baisse avec une majorité de patients guéris à long terme (90 % de survie globale à 5 ans chez les patients de moins de 20 ans).
- Pour ce qui est des seuls lymphomes non hodgkiniens, la survie relative à 5 ans est de 66 %.
La maladie de Hodgkin n'est toutefois pas bien soignée chez 25 % des adultes jeunes ; il s'agit de ceux qui sont résistants au traitement ou qui présentent des rechutes de lymphome après une première guérison et qui évoluent vers la mort.
Cependant, le taux de survie est extrêmement variable en fonction du cancer diagnostiqué, de sa gravité et de son caractère bénin ou malin (lymphome non hodgkinien indolent ou lymphome non hodgkinien agressif).
Taux de survie pour les personnes atteintes de lymphomes non hodgkiniens (LNH)
Type de LNH |
Gravité de l'atteinte |
Fréquence |
Survie à 5 ans |
Survie à 10 ans |
---|---|---|---|---|
Bénin (indolent) |
Faible |
34 % |
80 % |
70 % |
|
Moyenne |
11 % |
40 % |
28 % |
|
Forte |
55 % |
52 % |
36 % |
Malin (agressif) |
Faible |
35 % |
75 % |
|
|
Moyenne |
26 % |
50 % |
|
|
Forte |
23 % |
42 % |
|
|
Très forte |
16 % |
25 % |
|
Article
Décès en cas de lymphomes
Au niveau mondial, sur les 66 000 personnes touchées par un lymphome de Hodgkin, plus de 25 000 décèdent ; sur les plus de 385 000 personnes ayant reçu un diagnostic de lymphome non hodgkinien, près de 200 000 sont mortes.
En France, les lymphomes sont responsables de 4 500 décès chaque année.
Cette hémopathie se classe ainsi au 7e rang des causes de décès par cancer, 3,5 % de l’ensemble des décès par cancer étant dus au lymphome malin non hodgkinien (LMNH).
Au final, environ 40 % des patients présentant un LMNH décèdent chaque année (Registre des cancers Poitou-Charentes d'août 2013). Chez ces personnes on recense près de 60 % d'hommes.
Au niveau mondial, l'incidence est de 5,3 pour 100 000 hommes et 3,4 femmes pour 100 000.
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Comprendre le lymphome
Sommaire
- Qu'est-ce qu'un lymphome ?
- Facteurs de risques
- Chiffres-clés